Comment gérer les raideurs musculaires
ou les mouvements involontaires en fauteuil ?

On peut réduire la majorité des raideurs musculaires et des mouvements involontaires en fauteuil avec de bons réglages et un positionnement précis.

1) Traquer les déclencheurs

Il peut y avoir des éléments qui déclenchent ou augmentent ces raideurs et mouvements involontaires (irritations, pressions, frottements, infection urinaire, constipation, plaies, froid/bruit/surprise…). La première action vise à essayer de trouver des solutions pour limiter ces déclencheurs.

2) Positionnement « anti-extension »

Bien caler le bassin au fond du fauteuil, en position neutre pour éviter la rétroversion. L’angle assise/dossier doit être de 95 à 105° avec une pente d’assise de 3 à 7° pour limiter le glissement. Les hanches doivent être de 90 à 100°, les genoux et chevilles à 90°. Il ne faut pas « tirer » sur l’arrière de la cuisse lorsqu’elle est raide (ischios).

Ceinture pelvienne basse, au niveau de la ceinture ou 4 points pour empêcher le glissement.

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3) Guides pour canaliser sans comprimer

Installer des guides de cuisses et/ou une butée entre-jambes. Les sangles de pied permettent d’éviter les « coups de pied » et de sécuriser l’appui plantaire.

Il faut des appuis latéraux de tronc réglables si la personne se tient inclinée ou a une scoliose, ainsi qu’une têtière si la tête part en arrière.

4) Assise et dossier

Le coussin doit être épais et confortable (mousse/gel/air) pour diminuer les stimuli et l’assise doit être rigide pour éviter l’effet « hamac ».

En cas d’extensions fortes des membres, envisager un dossier dynamique (qui plie puis revient) plutôt qu’un dossier très raide.

5) Fonctions utiles

Tilt-in-space (assise et dossier qui basculent ensemble) pour relâcher le tonus, faire des décharges régulières et sécurisées.

Pour la stabilité, vérifiez le système anti-bascule, prévoyez un fauteuil avec un empattement (largeur) plus large et des pneus gonflés pour éviter les départs intempestifs.

Les freins tambour côté aidant permettent de garder le contrôle en cas de mouvements soudains.

6) Matériel « dynamique », qui absorbe les mouvements

Les ferrures de dossier dynamiques, les repose-pieds dynamiques ou les roues à absorption dissipent l’énergie des spasmes et protègent le matérielet la peau !

7) Routines quotidiennes

Au quotidien, il est conseillé de faire des étirements lents et tenus (ischios, fléchisseurs de hanche, mollets, pectoraux), 10 à 20 secondes par muscle et sans à-coups. Il faut être vigilent sur l’hydratation, le rythme digestif et la température. La respiration lente et la relaxation permettent de couper les pics.

8) En cas de spasmes, comment réagir (aidant) ?

  1. Stoppez et sécurisez (à l’aide des freins et des roues antibascules).
  2. Évitez de lutter en force, maintenez doucement les segments vers la position neutre.
  3. Tilt vers l’arrière de quelques degrés, abaissez progressivement les épaules.
  4. Quand ça cède, repositionnez les pieds à plat, le bassin calé et vérifiez les sangles et points d’appui.

En cas de contractions nouvelles, douloureuses ou qui s’aggravent, de chutes, de morsures de langue ou de plaies, parlez-en au médecin ou à l’équipe MPR pour étudier des options médicamenteuses (baclofène, toxine botulique…) ainsi qu’un suivi par un kiné.

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