Mon médecin généraliste peut-il me prescrire un fauteuil roulant électrique ?
Non, votre médecin généraliste ne pas vous prescrire un fauteuil roulant électrique (à moins qu’il ait suivi le DU Appareillage).
Un fauteuil roulant électrique n’est pas un simple produit mais un dispositif de compensation du handicap qui engage la posture, l’équilibre, la prévention des escarres, la respiration, la capacité à se transférer…
Et en téléconsultation ?
Non. L’évaluation nécessite d’observer la morphologie (taille, poids, déformations orthopédiques, tonus musculaire, asymétries), la manière de s’asseoir, de se transférer, de manœuvrer, les capacités de propulsion ou de conduite (manuelle, électrique, joystick, commandes spécifiques).
Une téléconsultation, même bien menée, ne permet pas de mesurer précisément certains paramètres critiques (largeurs, profondeurs, angles, appuis, stabilité en dynamique), ni de tester in vivo la réaction de la personne dans un fauteuil d’essai.
La réforme, en exigeant une évaluation pluridisciplinaire en présentiel pour les fauteuils les plus complexes, verrouille cette exigence de qualité. La prescription engage la responsabilité de l’équipe soignante, qui ne peut se contenter d’un questionnaire à distance.
Les enjeux cachés : protéger la filière et limiter l’accès
Au-delà de l’argument purement clinique, le texte porte aussi des implications plus larges. En excluant prescription en téléconsultation et vente remboursable en ligne, la réforme protège de fait les prestataires de matériel médical de proximité, qui offrent des services d’essai, de réglage, de SAV. Elle limite l’entrée d’acteurs de e-commerce généralistes qui proposeraient des fauteuils à prix cassés, mais sans accompagnement.
C’est une garantie de qualité de service (suivi, réparations, visites à domicile), mais aussi comme une barrière à l’entrée pour des modèles économiques plus virtuels.
Cela peut compliquer l’accès à l’évaluation pour des personnes vivant loin des centres spécialisés, en zones rurales ou peu dotées en MPR / ergothérapeutes.
La réforme fait donc un choix clair. Priorité à la qualité et à la sécurité plutôt qu’à la facilité des plateformes numérique. Espérons que les délais d’accès aux professionnels restent raisonnables !