Impossibilité de piloter son fauteuil avec un joystick : quelles sont les commandes alternatives ?
Quand la main ou le poignet ne gèrent plus le joystick, il reste des options. Le bon choix part de trois questions simples :
- Quel mouvement volontaire reste fiable ?
- Combien de temps tu le tiens sans douleur ni fatigue ?
- Dans quels environnements tu roules ?
Souffle aspiration
Un tube relie deux capteurs pression. Une aspiration lance la marche avant, un souffle gère le recul ou les virages selon le réglage. Cette solution a l’avantage d’être simple et peu encombrante. Il faut être vigilant sur l’hygiène du capteur.
Joystick menton
Un mini joystick se place devant le menton, le contrôle est proportionnel aux mouvements du menton. Cette méthode permet une conduite fluide et une bonne précision.
Baguette buccale
Une tige tenue entre les lèvres ou les dents actionne des capteurs tactiles ou un petit joystick. L’apprentissage est rapide mais cela nécessite un entretien quotidien par maintenir l’hygiène.
Commandes tête et cou
Des capteurs sur l’appui tête détectent les appuis droits, gauches et arrières. L’avantage est que cela permet de garder les mains libres et c’est une solution robuste pour l’extérieur.
Casque gyroscopique
Un capteur d’orientation transforme de petits mouvements de tête en ordres proportionnels. Cela permet une conduite fluide avec une faible amplitude de mouvement mais peut entrainer une fatigue cervicale ou un recalage régulier. Les tremblements peuvent interférer avec la commande.
Commandes par contacteurs et balayage
Un balayage automatique parcourt les directions à l’écran ou sur un boîtier. Une pression unique valide le choix. Ce type de joystick est adapté aux personnes avec un mouvement fiable unique du doigt, du coude, du genou, de la tête. C’est un système très simple et adaptable mais qui ne permet pas des déplacements rapides.
Matrice multi contacteurs
3 à 5 capteurs sont assignés à l’avant, l’arrière, la gauche, la droite et l’arrêt. Il faut essayer de prévenir les éventuels appuis involontaires.
Commandes mains et bras à faible amplitude
Dans ce cas, on peut installer un mini joystick ou un joystick isométrique. Ces mini-joystick nécessitent un très faible déplacement ou une simple pression sans course mécanique. Idéal pour les personnes avec une faiblesse distale ou des douleurs articulaires car cette commande demande un effort minime et une précision élevée. La sensibilité et la zone neutre peuvent être difficiles à calibrer.
Pavé tactile, trackpad, trackball
Ces systèmes proposent une interface lisse et demandent peu d’effort. Par contre ils sont sensibles à l’humidité, ne peuvent pas être utilisés avec des gants classiques et sont sensibles aux accroches involontaires.
Joystick pied ou pédales directionnelles
Ces joystick sont destinés aux personnes avec une motricité distale du membre inférieur et qui ont besoin des mains libres.Par contre il ne faut pas de spasmes ou d’obstacles sous le plateau.
Commande vocale
La personne prononce des mots clés pour avant, arrière, gauche, droite, arrêt, vitesses. Cela permet de garder les mains libres et l’apprentissage est facile. En revanche le système présente une latence et peut-être perturbé par des bruits ambiants ou un enrouement.
Suivi oculaire
Les yeux pilotent un curseur qui envoie les ordres au contrôleur. C’est la solution utilisée quand la motricité volontaire est très limitée. Le système est néanmoins sensible aux variations de lumières, reflets, vibrations en extérieur et peut entrainer une fatigue visuelle.
EMG capteurs musculaires
Un ou plusieurs capteurs lisent l’activité d’un muscle résiduel et déclenchent des directions ou une vitesse. Ce système est discret et peut fonctionner avec de très petites contractions. Néanmoins, le système est sensible à la sueur et au déplacement involontaire des électrodes. Le calibrage peut s’avérer fastidieux.
Interfaces cerveau machine
Actuellement, nous en sommes au stade d’usage clinique / de la recherche. Ce système semble intéressant si aucune autre voie motrice ne reste exploitable. Cela nécessite un suivi spécialisé et du matériel complexe.
Pilotage par aidant (commande tierce-personne)
La personne aidante dispose d’un boîtier accompagnant fixé sur le dossier ou une poignée de poussée du fauteuil. L’installation est simple mais cela nécessite un petit temps d’adaptation pour l’aidant et une bonne visibilité pour choisir les bonnes trajectoires.
Télécommande filaire ou sans fil
Maniement à distance (par télécommande ou smartphone). C’est utile dans les transports et pour certains franchissements.
Comment tester une commande de fauteuil ?
- Faire un parcours slalom de 8 plots espacés de 1m chacun
- Franchir une porte de 80 cm deux fois aller-retour
- Monter une rampe de 6 à 8% sur 5m
Faire un test de précision en essayant de se garer dans un rectangle avec 10 cm de marge