Prise en charge de l’achat d’un fauteuil roulant : qui peut bénéficier du supplément pour personne en surpoids/obèse ?
Le gouvernement précise que le supplément bariatrique (personne en surpoids) ne se limite pas aux fauteuils roulants modulaires à propulsion manuelle (FRM).
Il s’applique à tous les fauteuils modulaires, y compris donc les modèles électriques, dès lors qu’il s’agit de répondre aux besoins d’usagers de plus de 150 kg.
Une bonne nouvelle pour les personnes de plus de 150kg
Le gouvernement reconnaît explicitement des besoins bariatriques sur tous les types de fauteuils modulaires (manuels et électriques).
Pour les personnes concernées par l’obésité sévère, cela signifie une reconnaissance que les besoins de renfort structurel existent aussi sur les fauteuils électriques, une légitimité à demander un fauteuil modulaire, manuel ou électrique, adapté à un poids élevé.
Ce supplément permet de prendre en charge les adaptations nécessaires pour que le fauteuil soit plus solide et plus stable.
Distinction des codes de facturation manuel / électrique
La mention des codes distincts montre une volonté de tracer séparément les dépenses liées aux fauteuils manuels et électriques et d’adapter la gestion administrative aux spécificités de chaque catégorie.
Les limites de cette prise en charge
Le seuil des 150 kg est arbitraire et non argumenté
Aucune explication sur l’origine de ce seuil (données techniques, normes, retours de terrain). Rien sur les situations des personnes entre 120 et 150 kg, qui exercent déjà des contraintes importantes sur le matériel. Ce seuil strict crée un effet de seuil.
« Compatible avec tous les fauteuils modulaires » : une affirmation très théorique
En réalité, la compatibilité dépend toujours de la conception technique du modèle, des limites indiquées par le fabricant (poids maximal, contraintes mécaniques, centre de gravité) et des possibilités d’adaptation réelle.
La sécurité sociale ne mentionne pas la nécessité de vérifier les spécifications constructeur et le rôle de l’équipe technique (ergothérapeute, distributeur, fabricant) pour sécuriser le choix.
Aucun détail sur les conditions de prescription et d’évaluation
La CPAM parle du supplément comme d’un simple plus alors qu’il touche à des situations cliniques souvent complexes. Aucune indication sur qui décide de la nécessité du supplément (médecin prescripteur, équipe pluridisciplinaire, service médical de l’Assurance maladie),les critères retenus : seul le poids > 150 kg ou aussi la morphologie, l’historique de casse ou de déformation du matériel, les troubles de l’équilibre.
Pas de lien explicite avec les exigences d’essai, d’évaluation pluridisciplinaire ou de fiches de préconisation, alors que ces éléments structurent le reste de la réforme.
Silence total sur la prise en charge financière réelle
Le texte évoque des codes de facturation distincts, mais ne dit rien d’essentiel pour la personne concernée (niveau de remboursement du supplément bariatrique, existence ou non d’un reste à charge spécifique).
Un fauteuil bariatrique adapté, manuel ou électrique, est-il pris en charge à 100% ? On n’a pas de certitudes.
Présenter le bariatrique comme un « supplément » attaché à un seuil de poids réduit le problème à une surcouche tarifaire, alors qu’il s’agit souvent d’une catégorie de besoin à part entière. Cela invisibilise la dimension sociale et médicale de l’obésité sévère, qui entraîne des contraintes de transfert, des douleurs articulaires, des risques de chute et des difficultés d’accès aux lieux publics.